Une salle de classe où les élèves, tous âgés de plus de cinquante ans et coiffés d’un bonnet rouge et d’une barbe blanche, entonnent toute la journée les plus beaux chants de Noël. Nous ne sommes pas au Pôle Nord mais à Rio ! La ville accueille la plus originale des écoles, celle des apprentis Pères Noël.
Etre Père Noël…
… Tout le monde veut l’être, mais pour être un vrai Père Noël il faut beaucoup d’amour, irradier de l’amour devant les enfants. » Les mots, emplis de joie et d’un sourire véritable, sont signés Voni Riberio, fier élève de 68 ans assis au premier rang. Père Noël depuis cinq ans dans un centre commercial de Rio, il revêtit son costume chaque hiver avec la même envie.
Pour tous ses camarades, il s’agit bien sûr d’un moyen d’arrondir ses fins de mois, mais surtout de jouer à l’acteur. Et pour l’un des plus beaux rôles qui soit : « C’est très gratifiant d’être Père Noël. Il faut mettre les vêtements mais aussi incarner le personnage. Dans mon quartier en banlieue nord, on m’appelle toute l’année Papai Noel », confirme l’un des nouveaux élèves. « Cela semble facile mais il y a des normes bien précises. Il faut avoir le bon geste avec les enfants et les parents », explique-t-il.
Une sélection drastique
Cours de chant, théâtre, diction, expression corporelle, gymnastique, maquillage… le programme n’omet aucun aspect de la panoplie du véritable Père Noël. Sur le côté de la salle de cours, on aperçoit le fameux costume rouge, tenue officielle du vieux bonhomme rouge. Dans quelques semaines, tous les élèves porteront avec fierté cet uniforme pour écouter les souhaits les plus simples comme les plus démesurés des chers bambins brésiliens. Pour le moment, c’est en bermuda, vêtement plus adapté aux températures tropicales, qu’ils apprennent et répètent avec entrain les classiques chants de Noël mêlés à une samba de carnaval qui rend hommage au « Papai Noel ». Une chose est sûre, parmi les 40 apprentis sélectionnés – sur plus de 200 candidats ! – il n’y aura que des supers Père Noël, parés à toute éventualité !
En attendant une faculté de lutins, les enfants Brésiliens grandiront en connaissant l’élite du conducteur de traîneau et la crème des plus célèbres barbus à bonnet rouge.